Kinésiologie, l'art d'interroger le corps

Thérapie manuelle ? Voie de développement personnel ? Méthode de santé et bien-être ? La kinésiologie englobe toutes ces définitions car elle considère l’homme comme un tout, à la fois structurel, chimique, énergétique et émotionnel.
Et ses indications sont aussi nombreuses que son lexique thérapeutique inexistant : elle traite la cause d’un trouble en fonction de la personne et non d’un diagnostic. Surtout, elle utilise des techniques surprenantes par leur simplicité mais dont l’efficacité s’explique par la précision des modalités d’application. Avec un outil de base pour détecter les perturbations : le test musculaire. Et un procédé de correction : l’acupressure.
Car la kinésiologie est le fruit de la physiologie occidentale et de l’énergétique traditionnelle chinoise. Son but : rétablir ou renforcer l’équilibre et la vitalité de l’être humain.

Détecter les stress
Dans les années 1960, un chiropracteur américain, le Dr Gooheart, démontre l’interaction entre muscle, méridien d’acupuncture et organe : le premier est en correspondance avec le deuxième, qui lui-même est lié à un organe précis.
Le principe : lorsqu’on améliore la tonicité d’un muscle, on restaure aussi le courant d’énergie du méridien concerné et cela soulage également l’organe qui fait partie du système. Puis Goodheart met en lumière la relation entre le stress et le tonus musculaire par le test. Car le stress est une notion capitale en kinésiologie : c’est l’empreinte des événements passés et/ou présents au plus profond de notre être et qui perturbe notre organisme. D’ailleurs, ne dit-on pas, à propos d’une expérience pénible, qu’elle nous a « marqués » ? La kinésiologie aide à libérer ces stress. Dans la décennie suivante, le Dr John Thie apporte une pierre décisive aux fondements de Goodheart, et propose le Touch for health (« La santé par le toucher », base de toutes les kinésiologies actuelles), enrichi d’une notion primordiale : l’interrelation entre les systèmes structurel, lymphatique, neuropsychologique, vasculaire, cérébro-spinal, nutritionnel, chimique et énergétique. Ce qui signifie que la résolution d’une perturbation dans un système peut résoudre d’autres problèmes dans chacun des systèmes. Et chaque muscle est l’aspect d’un ensemble composé d’un organe, d’un vaisseau lymphatique, d’un 
méridien d’acupuncture, d’une ou de plusieurs émotions, etc. En le testant, on vérifie l’ensemble de ces aspects.
Le test musculaire va donc informer le praticien sur l’état de santé du patient et le guider sur la correction à apporter à la perturbation. La kinésiologie se réfère aux douze méridiens principaux bilatéraux et aux deux méridiens médians ; et le muscle correspondant à un méridien sera testé comme tel.
Par exemple, le sus-épineux (un muscle du bras et de l'épaule) est en correspondance avec le vaisseau Conception (méridien médian), le grand pectoral claviculaire avec le méridien de l’estomac, le sous-scapulaire avec le cœur, etc. Il existe donc quatorze tests musculaires.

La triade de la santé
Schématiquement, lorsque l’on vérifie la tonicité d’un muscle selon un protocole établi, il peut répondre de deux façons : soit il résiste (il est alors "verrouillé"), ce qui veut dire qu’il n’y a pas de perturbation, soit il montre une faiblesse (il est "déverrouillé"), ce qui traduit une insuffisance énergétique, un "vide", témoin d’un stress.
Le thérapeute apportera les corrections nécessaires par massage des points réflexes neurolymphatiques (ferme), neurovasculaires (effleurés) ou par balayage avec la main du méridien correspondant.
Mais le corps peut aussi montrer des excès énergétiques : ce sont les "points d’alarme", suivant un schéma de points d’acupuncture sur le corps vu de face. Le kinésiologue vérifie en appuyant du doigt chaque point et en testant avec le muscle indicateur du patient (en général, le bras levé et tendu sur le côté) : s’il "déverrouille", cela indique un excès d’énergie dans le méridien qui lui correspond, et il suffira de le masser fermement pour débloquer et relancer la circulation.
De façon plus globale, la kinésiologie permet de faire des liens car nos muscles traduisent nos états d’équilibre ou de déséquilibre, quelle que soit leur origine. Or dans notre corps intérieur et extérieur, tout est mouvement.
En utilisant le test musculaire, elle aide à identifier certaines causes anciennes d’un mal-être. Et à trouver des clés en prenant davantage conscience de son potentiel, pour aller vers ses propres choix.
Francine Gaspari
Principes de santé n° 40 (décembre 2011)
L'équilibre dans le mouvement

De nombreuses disciplines ont adopté le test musculaire, y trouvant une façon d'obtenir des réponses sans faille : stomatologie, posturologie, dentisterie, médecine du sport, etc. Et la kinésiologie continue de faire l'objet de nombreuses recherches et développement, notamment l'Éducation kinésthésique, de Paul Dennison : au départ mal-voyant, bègue et souffrant de problèmes posturaux, il s'est appuyé sur sa propre expérience pour créer le Brain Gym, une méthode pour développer les capacités d'apprentissage basée sur des exercices de mouvements, simples et ludiques.
Il est beaucoup question d'équilibre et de mouvement, en kinésiologie : l'équilibre de notre posture requiert un constant mouvement de notre structure ; l'équilibre biochimique est maintenu par un mouvement incessant animé par le fait que nous inspirons, expirons, que nous mangeons et rejetons, etc. Tout est cycle et mouvement. Notre état émotionnel est un équilibre ponctuel dans le mouvement de nos relations intérieures et extérieures.
La kinésiologie permet d'aller vers l'accomplissement des choses importantes pour notre vie. Lors d'une séance avec un praticien, la personne prend davantage conscience de son potentiel et devient responsable de ses progrès, de ses échecs et de ses réussites.
F. G.
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